Les K-dramas, ces séries romantiques sud-coréennes qui font de plus en plus d’adeptes en France


Au moins un épisode le matin, un le midi et plusieurs le soir, jusqu’à 1 heure du matin. Francine, 66 ans, se qualifie de « dévoreuse de K-dramas », ces séries télévisées sud-coréennes. Tout début 2020, elle s’est abonnée à Netflix afin d’accompagner ses journées de jeune retraitée. Puis la pandémie et ses confinements successifs sont arrivés. « Je regardais des séries de tous les pays, comme des polars scandinaves, par exemple. Les séries françaises n’ont jamais été ma tasse de thé. Et puis je suis tombée un peu par hasard sur une série coréenne… » Difficile de retrouver avec certitude son titre car la Vendéenne en a désormais « visionné des centaines et revu certaines trois ou quatre fois ». Francine a souscrit à deux autres plates-formes, dont Rakuten Viki (site de streaming américain spécialisé dans les programmes asiatiques). « Quand je regarde ces séries, c’est bien simple, j’oublie tout… Les tracas quotidiens, les problèmes à la mairie… », explique la retraitée, qui a néanmoins des journées bien remplies en tant qu’adjointe au maire d’un village de 2 500 habitants proche de Saint-Gilles-Croix-de-Vie.

Les séries télé venues du Japon, de Chine et de Corée étaient, il fut un temps, consommées en Europe par des fans de pop culture asiatique, à travers des canaux d’initiés. Aujourd’hui, grâce aux catalogues de plus en plus fournis des plates-formes, les dramas coréens s’offrent à un public plus vaste et sont, avec la musique K-pop et le cinéma, l’une des manifestations les plus vibrantes du soft power sud-coréen.

Shin Min-a et Lee Sang-yi, dans « Hometown Cha-Cha-Cha ».

Difficile d’obtenir des plates-formes des chiffres sur le nombre de Français qui regardent ces séries ou des informations sur les générations auxquelles ils appartiennent. « Si beaucoup de gens de mon âge s’y mettent, c’est aussi parce qu’il faut du temps pour regarder des épisodes qui durent souvent une heure », explique Francine, même si ces séries ont le mérite de se clôturer généralement en une saison. Globalement, le visionnage de comédies romantiques coréennes (dont 90 % se font en dehors de leur pays d’origine) a été multiplié par plus de trois entre 2018 et 2022, indique Netflix au Monde. L’entreprise américaine s’est par ailleurs lancée dans la production sur place de ses propres séries, à l’instar de Squid Game (à ce jour le plus gros succès de la plate-forme). En mai 2023, elle a annoncé investir 2,5 milliards de dollars en programmes coréens pour les quatre prochaines années.

Se dépayser sans quitter l’Essonne

Bien avant d’avoir conquis l’Europe, rappelle Antoine Coppola, cinéaste et enseignant-chercheur à l’université Sungkyunkwan de Séoul, les dramas coréens, d’abord destinés à un public féminin et jeune adulte, ont percé dans les pays d’Asie de l’Est, comme l’Indonésie, la Malaisie, le Vietnam, la Thaïlande, mais aussi le Japon. « En 2002, Winter Sonata a connu un grand succès au Japon et les Coréens ont compris qu’il y avait une carte à jouer. Cette série a par exemple tracé le modèle du héros prince charmant sud-coréen » qui fait également craquer les spectateurs étrangers.

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